Depuis une trentaine d’années, le numérique a permis des avancées extraordinaires pour l’observation, l’étude, la documentation et la restauration des biens culturels. Il suffit de penser aux technologies pour numériser des objets d’art et des monuments en 3D ; aux logiciels pour analyser, interagir, visualiser des contenus numériques à distance ; des systèmes de mémorisation capables d’archiver, d’indexer et de donner accès à des textes, des images, des vidéos, du son, des modèles 3D ; ou encore des dispositifs pour s’immerger virtuellement dans des restitutions d’édifices et d’objets disparus. L’introduction de nouvelles technologiques a également stimulé un renouvellement des méthodologies d’étude et de médiation scientifique, ainsi que des dispositifs de présentation des données patrimoniales auprès des publics, avec des impacts importants dans la construction de nouvelles modalités de coproduction et diffusion des connaissances.
Aujourd’hui, les avancées scientifiques et technologiques les plus récentes, unies au développement de stratégies territoriales innovantes, pourraient converger vers la construction de véritables écosystèmes numériques de production collaborative et participative de données numériques sur et pour les patrimoines. Il s’agit d’un véritable enjeu collectif qui inclut de façon naturelle :
Cette perspective pourrait nous aider à mieux accompagner la transformation de nos territoires, aujourd’hui confrontés à l’émergence d’une nouvelle matérialité, une “matérialité numérique » qui traverse désormais plusieurs dimensions de notre quotidien. Car c’est bien dans ce quotidien que nous devons faire nos choix de transmission aux générations futures.
Livio De Luca, Directeur de Recherche au CNRS, Directeur de l’UMR CNRS/MCC MAP _ Modèles et simulations pour l’Architecture et le Patrimoine